Dans cet article, découvrez l’histoire des 3 enfants qui ont été témoins de l’apparition de la Vierge Marie à Fatima, ainsi que le témoignage de l’abbé Jean-Luc Blanchette qui a accompagné un groupe de pèlerins à ce sanctuaire.
Depuis mon plus jeune âge, j’entends parler de ce haut lieu de pèlerinage marial au Portugal, l’un des plus visité au monde. Je connaissais bien peu ce qui entoure l’histoire de ce lieu et des trois jeunes enfants qui furent les voyants lors des apparitions. La fête de Notre-Dame de Fátima a été fixée par le Saint-Siège à la date du 13 mai, jour anniversaire de la première apparition, le 13 mai 1917.
Ce qui a toujours rejoint ma curiosité et attisé ma fascination, ce sont les trois fameux secrets révélés par Marie aux enfants et gardés secrets justement pendant près d’un siècle. Qui n’a pas entendu la rumeur d’un Pape en lisant le troisième secret et exprimant en un long soupir: «Pauvre Canada!». Il y a de quoi fasciner… Tout cela a pris une autre tournure, alors que je me préparais à y accompagner un groupe de pèlerins en septembre 2018, un an après le centenaire des apparitions.
L’histoire des 3 enfants témoins de l’apparition à Fátima
Personnellement, ce qui a attiré mon intérêt lors de ma préparation, c’est l’histoire des trois enfants: Lucia (10 ans) Dos Santos, Francisco (9 ans) et Jacinta (7 ans) Marto. Ces deux derniers ont d’ailleurs été canonisés par le Pape François le 13 mai 2017, le jour du centenaire de la première apparition. Ce qui me rejoint principalement, c’est leur vécu tout simple. Fátima est, en 1917, une paroisse rurale de 200 habitants, dispersée en une quarantaine de hameaux. Les habitants sont des paysans qui travaillent constamment un sol ingrat. Tout le monde est mis à contribution pour le labeur quotidien. Les enfants sont généralement chargés de la garde des troupeaux.
Dans le hameau d’Aljustrel qui compte 25 maisons, habitent les familles Dos Santos et Marto. Pour aider leurs parents, les enfants participent à l’activité familiale en gardant les troupeaux de moutons dans les alentours du hameau. Je garde un excellent souvenir de la visite de ce petit hameau d’Aljustrel, des deux maisons familiales des voyants et de la marche nous menant du hameau à la grande Basilique Notre-Dame du Rosaire. J’ai eu l’impression de mettre mes pas dans ceux des petits bergers…
La Vierge Marie adresse son message à ces simples enfants, avec peu d’instruction. Lorsqu’elle leur parle de la Russie, ils pensent que c’est le prénom d’une méchante femme!!! Leurs cœurs furent préparés cependant à rencontrer la Vierge. Au printemps 1916, Lucie, François et Jacinthe rencontrent l’Ange du Portugal qui leur dit: «Ne craignez rien! Je suis l’Ange de la Paix. Priez avec moi!». S’agenouillant, l’ange baissa la tête et leur enseigna une prière: «Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne vous aiment pas». Il fit trois fois cette prière, puis, levant la tête il dit: «Priez ainsi. Les cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications.»
Les apparitions de la Vierge se succèdent le 13 mai, le 13 juin, le 13 juillet, le 13 août, le 13 septembre et le 13 octobre 1917. À chaque apparition, la Vierge Marie invite les enfants à réciter le chapelet tous les jours pour obtenir la paix dans le monde et la fin de la guerre. La dernière apparition du 13 octobre 1917 culmine avec une foule de 50 000 personnes et le fameux «miracle du soleil».
Visiter le sanctuaire de Fátima au Portugal
Lorsque nous arrivons sur l’esplanade de la Basilique Notre-Dame du Rosaire, nous sommes émerveillés devant la grandeur et l’amplitude des lieux. Cela est tellement vaste, que c’en est presque déstabilisant. La Basilique peut accueillir plusieurs centaines de personnes et nous y retrouvons les corps des trois voyants. Face à la Basilique Notre-Dame du Rosaire, de l’autre côté de l’esplanade, nous retrouvons la Basilique de la Sainte Trinité pouvant accueillir 9 000 personnes, faisant de ce lieu la 4e plus grande église au monde…
Ces lieux sont vraiment impressionnants. Entre-autre lors des processions aux flambeaux chaque soir avec des centaines de pèlerins. Des membres de notre groupe ont d’ailleurs eu le privilège de réciter une dizaine de chapelet en français lors d’une procession. Quel beau moment de foi nous permettant de prier Marie en diverses langues. Il y a là une solidarité qui s’exprime haut et fort.

La Vierge Marie nous appelle à la simplicité
Ce qui m’a davantage interpellé, c’est le privilège de présider une messe devant la première chapelle sur le lieu des apparitions de la Vierge Marie. C’est une petite chapelle faite de pierres et de chaux, couverte de tuiles et construite par des pèlerins en 1919. Ce lieu tout simple, à l’image des enfants qui ont vu les apparitions, m’a beaucoup interpellé. Il m’y a semblé entendre au plus intime de mon être, une invitation à retrouver une simplicité intérieure afin d’entrer pleinement en relation avec le Seigneur.
C’est en quelque sorte un chemin du cœur que la Vierge Marie m’invite à prendre pour rencontrer son Fils Jésus. J’ai été saisi du choix de la Vierge Marie, étant donné ces simples enfants illettrés qui sont devenus ses messagers. Lorsque nous sommes reliés au Christ, nous devenons tous et toutes ses porte-parole au cœur de notre quotidien. Notre prière demandant la paix pour notre monde trouve une écoute dans le cœur de Dieu.
Vivre un pèlerinage à Fátima pour raviver sa foi
En présidant l’eucharistie en français pour notre groupe, mais en présence de plusieurs personnes d’origines diverses et de langues différentes, en voyant leur écoute, leur foi profonde lors de la communion, j’ai vu la force de ce témoignage que nous pouvons donner aux autres. J’ai vu en œuvre ce passage débutant la première lettre de saint Jean: «Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons.»
Lors de cette eucharistie devant la première chapelle, j’ai été aussi interpellé devant la foi exprimée par des gens qui faisaient plusieurs fois le tour de la chapelle en marchant sur leurs genoux, soit avec un cierge allumé à la main ou en récitant leur chapelet. Cette pratique de piété populaire m’a rappelé la simplicité du langage du cœur. Il n’y a rien de simpliste lorsqu’un cœur s’ouvre dans la confiance, à l’amour et la miséricorde du Seigneur. Beaucoup de chemins et de manières différentes donnent accès à la lumière du Christ. La Vierge Marie est l’un de ces chemins.
Voici donc quelques éléments que je voulais vous partager, à la suite de mon expérience d’accompagnement d’un groupe de pèlerins en ce grand lieu qu’est Fatima. Ce que j’y ai vécu se situe entre simplicité et faste, petitesse et amplitude, humilité humaine et grandeur d’âme, jeunesse et maturité, intimité et rayonnement. J’ose porter ce désir d’y retourner un jour. Après avoir été déstabilisé lors d’une première visite, j’ose espérer y retourner pour intérioriser davantage cette grande révélation de la Vierge Marie pour notre monde d’aujourd’hui. Car notre prière pour la paix peut faire une réelle différence. Nos simples mots du cœur peuvent toujours apporter un contre-poids aux guerres et aux moments de violence dont notre humanité est toujours capable…
Toi l’ange du Portugal, accompagne-nous. Toi Notre-Dame de Fatima, prie pour nous et avec nous…
Salut Reine,
Bienheureuse Vierge de Fatima, Dame au Cœur immaculé, refuge et chemin qui conduit à Dieu!
Pèlerin de la Lumière qui nous vient de tes mains, je rends grâce à Dieu le Père qui, en tout temps et en tout lieu, agit dans l’histoire humaine ;
pèlerin de la Paix qu’en ce lieu tu annonces, je loue le Christ, notre paix, et pour le monde je demande la concorde entre tous les peuples ;
pèlerin de l’Espérance que l’Esprit anime, je me veux prophète et messager pour laver les pieds à tous les hommes et toutes les femmes, à la même table qui nous unit.
Par l’abbé Jean-Luc Blanchette.
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