Dans cet article, découvrez la richesse de notre patrimoine spirituel, historique et religieux, que nous ont laissé les saintes et bienheureuses québécoises: sainte Marguerite d’Youville, sainte Marie-Léonie Paradis, sainte Kateri à Kahnawake et la Bienheureuse Marie-Rose.
Visage de femmes, visage de Dieu
Mais qu’ont en commun ces femmes? Elles ont été présence.
Mais présence de qui? Dans les époques de bouleversements où elles ont vécu, elles ont voulu rappeler que le Christ se fait proche au milieu des siens et que, comme Kateri, être présence va parfois à la rencontre de la nouveauté du message évangélique qui bouscule l’homme et la femme dans ses habitudes.
Il nous laisse le temps d’adorer en silence, comme le Lys des Agniers, ce Dieu qui se fait proche. Il permet, comme pour Marguerite, de ne pas choisir de camp au milieu des tribulations de ce monde si ce n’est que celui du Christ pauvre vu dans l’enfant abandonné, dans le soldat meurtri, dans le vieillard sans ressource.
Il nous force à renoncer à un titre à une position comme la Veuve d’Youville afin de se laisser griser par l’amour du Christ et de savoir rendre grâce même lorsque tout s’effondre.
Il aide, comme pour Eulalie Durocher, de s’enraciner dans la patience liée à la maladie et aux passée cachée dans le travail de cuisinière et de sacristine, tout en se laissant toucher par la pauvreté jusqu’au jour où le rêve de devenir religieuse fleurira afin de revêtir le nom de Marie-Rose.
Il nous ouvre à la grande du toujours plus et de beau afin de nous mettre au service de Celui que l’on nomme le Bel enfant des hommes, le Christ. Enfin, comme Mère Marie-Léonie, il nous fait collaborateur de la mission des prêtres car ‘’rien n’est petit quand le geste est fait par amour’’.

Les trésors de sagesse de nos saintes et bienheureuses québécoises
Certes aucune d’entre elles n’ont fait grand bruit. Et pourtant. S’il est vrai que le visage meurtri par la vérole de Kateri redevint beau à sa mort, peut-être que son exemple peut nous apprendre à voir le beau dans notre histoire certes blessée mais criante de réconciliation? Les pas à pas que l’on doit faire ne pourrait-il pas se faire en tâtons qui de fait se dit ‘’Tekakwitha’’ comme elle. Et si justement l’exemple de Kateri n’était pas une source possible pour devenir présence du Christ dans notre société; une présence pas à pas afin de rencontrer l’autre dans son obscurité, dans ses défis?
S’il est vrai que la marguerite s’effeuille pour nous laisser savoir si on est aimé un peu ou beaucoup, pourquoi les dépouillements de Marguerite d’Youville ne pourrait pas nous servir de piste ou de point de départ sur notre façon d’agir avec le plus petit?
S’il est vrai que tout se calcule et que notre monde court au profit, pourquoi ne pas prendre une pause pour s’ouvrir avec Marie-Rose à la beauté du superflu, à la musique émanant du cœur de la bien-aimée envers le Divin Rédempteur, et animé d’un amour du nom de Jésus et de Marie vouloir annoncer qu’aimer n’est jamais un superflu et d’aider le pauvre qui n’a pas accès à l’éducation est une richesse et non une dépense?
Et s’il est vrai que le prêtre est une figure dans notre église, peut-être peut-on comme Marie-Léonie et à sa suite les Petites Sœurs de la Sainte-Famille qu’elle a fondée, se mettre au service dans l’édification des Pasteurs envoyés pour nous édifier, à prier pour ceux qui doivent lever les bras comme Moïse pour notre victoire.
Rien n’est petit quand il est à l’école du service, rien nous rappelle-t-elle ou plutôt nous rappellent chacune de ces femmes car elles nous montrent et rendent vivant cette citation de saint Bernard de Clairvaux (car Saint Bernard c’est beaucoup qu’un poste frontalier): ‘’La mesure de l’amour c’est d’aimer sans mesure’’.
Voilà pourquoi prendre le temps de découvrir ces figures qui ont jalonné le paysage spirituel de la Montérégie et de l’Estrie n’est pas qu’une sorte de curiosité: leurs vies peuvent être, si l’on prend de s’y intéresser, une étincelle voire même un point de départ pour aller à la rencontre de l’autre et de l’AUTRE.
Par l’abbé Simon Roy.
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