Témoignage: à 82 ans l’abbé Marier revient bouleversé de Compostelle

Témoignage : À 82 ans, l’abbé Marier revient bouleversé de Compostelle avec Spiritours

Nous avons eu la chance d’avoir l’abbé Gérard Marier comme animateur spirituel dans un de nos pèlerinages à Compostelle accompagné par Marilyne Arpin en 2012. Il avait alors 82 ans. Il nous a quitté en 2019; que son âme repose en paix. Son témoignage foi demeure gravé dans nos cœurs!

 

Jamais, l’abbé Gérard Marier n’aurait pensé qu’un jour il se dirait si «fier» de lui. Et pour cause! À 82 ans, il arrive tout juste… et toujours aussi droit, d’une longue marche de 300 kilomètres sur le caillouteux chemin de Compostelle. «Dans ma vie, j’ai beaucoup appris par les livres. Je ne pensais pas qu’on pouvait en apprendre autant par les pieds, par ce mouvement si simple et répétitif des pieds!», dit-il.

 

Parti le 31 août avec un groupe de la Communauté du Désert, il a marché, trois semaines durant, à raison d’une vingtaine de kilomètres par jour, de Burgos en Espagne jusqu’à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle.

 

Au dernier jour de son pèlerinage, le 19 septembre, au terme d’une longue marche de 6 heures et demie, l’abbé Marier dit avoir pleuré devant la cathédrale. Bouleversé de reconnaissance.

 

«J’ai fait quelque chose par la grâce de Dieu», dit-il. Tout au long de sa randonnée, l’abbé Marier, parfois à l’écart du groupe, priait Dieu. Lui demandant le souffle, la puissance et l’énergie selon qu’il devait monter, descendre ou avancer sur des plateaux de chemin graveleux.

 

«J’ai déployé beaucoup d’énergie avec la carte de crédit de Dieu», dit encore l’abbé Marier.


On peut s’attendre, tel qu’on le connaît, à ce qu’il se mette à l’écriture, au récit de ce pèlerinage, tant il en a été renversé. «J’ai le sentiment qu’en septembre, je suis passé de l’automne à l’été. Comme si tout mon paysage intérieur avait changé.»

Le pouvoir de conversion du Chemin de Compostelle

On peut entreprendre ce fameux pèlerinage pour toutes sortes de raisons, précise-t-il. «Pour relever un défi, pour vivre des vacances différentes, par curiosité. Une chose est sûre. On ne se méfie jamais assez du pouvoir de conversion du Chemin de Compostelle.»

 

Mais à quoi, avez-vous été converti, vous, l’abbé Marier? «J’ai été converti à une plus grande tendresse», répond-il.

 

Le Chemin est une école, poursuit-il, où l’on apprend que, foncièrement, l’homme et la femme sont des êtres en marche qui se mesurent à des défis. «Avec simplicité, mais détermination… tout cela afin de se connaître.»

 

Homme de foi et de culture, Gérard Marier dit avoir entrepris ce pèlerinage, inspiré par Monseigneur de Laval (1623-1708) qui, à 80 ans, avait marché en raquette de Québec à Montréal. «J’avais été fasciné. Cela m’est revenu en mémoire à Pâques, cette année.» Et, presque impulsivement, le «jeune-vieux» de la Communauté du Désert a levé sa main pour dire qu’il participerait au pèlerinage de Spiritours.

 

En quatre mois, tous les jours, sans relâche, le prêtre s’est entraîné en vue de son pèlerinage. Il marchait pendant une dizaine de kilomètres soit vers Princeville, soit vers Warwick ou encore autour du réservoir Beaudet à Victoriaville. Il a dû troquer ses éternelles sandales contre de bons souliers de marche.

Témoignage : À 82 ans, l’abbé Marier revient bouleversé de Compostelle avec Spiritours

Prouver, non, éprouver

Mais la nature du camino francés n’a rien à voir avec les belles pistes cyclables d’ici, a-t-il vite constaté. Le chemin est pierreux et il y a des montagnes à monter… et à descendre.

 

«Je n’y suis pas allé pour prouver quelque chose, mais pour éprouver quelque chose.» Lui revient en mémoire ce mot de Saint-Exupéry, dans «Terre des hommes» : «La terre nous apprend plus que tous les livres sur nous. Parce qu’elle nous résiste.»

 

Sur la route, Gérard Marier n’avait de cesse de penser qu’il mettait son pied là même où, depuis un millénaire, d’autres milliers de pèlerins sont aussi passés. «Oui, c’est vrai, on pourrait aussi faire un tel pèlerinage au Québec. Mais il n’y aurait pas la profondeur historique du Chemin de Compostelle. Et ici, les pistes sont très faciles!»

 

Il rassure les parents qui s’inquiètent de voir partir leurs enfants vers Compostelle. «Il n’y a aucun danger, même pour une fille seule. Au Moyen Age, on faisait son testament avant de partir, tellement c’était périlleux. C’est très sécuritaire aujourd’hui.»

Faire le Chemin de Compostelle «Avant de rouiller!»

Cette longue randonnée lui donne à penser aux gens de son âge. «Je pense que les gens de mon âge ne prennent pas assez soin de leur corps. On voit des gens entrer debout au CHSLD et se retrouver dans un fauteuil roulant, six mois plus tard. Je me suis dit qu’il me fallait faire Compostelle avant de rouiller.»

 

Certes, admet-il, tous ne peuvent s’élancer sur les sentiers de Compostelle, mais l’abbé Marier estime que les personnes âgées se disqualifient trop vite, entretiennent, à leurs risques, le culte de la facilité.

 

«Je suis en train de me demander si tous les services offerts aux aînés ne finiraient pas par les desservir. Négliger de bouger, c’est la voie rapide vers la chaise longue… et vers la tombe», croit-il.

 

Il est revenu de Compostelle, admiratif de l’œuvre de Dieu dans ses vieilles jambes. Et ses pieds à la peau endurcie ont retrouvé leurs familières sandales.

Message de Gérard Marier à l’équipe de Spiritours

Bonjour!

 

Sur le chemin de Compostelle, j’ai vécu un mois de septembre renversant. Car si celui-ci marque le passage de l’été à l’automne, il a été pour moi le passage de l’automne à l’été. Il a donné en effet à mes quatre-vingt-deux ans une sève nouvelle.

 

Je remercie vivement Spiritours de m’avoir accepté comme accompagnateur spirituel d’un groupe qui fut à tous égards merveilleux. Il faut dire que l’accompagnatrice, Marilyne Arpin, a exercé un leadership de qualité exceptionnelle.

 

Que Spiritours continue d’offrir des défis, à la limite desquels la connaissance de soi nous fait découvrir Dieu.

 

Je bénis affectueusement ceux et celles qui œuvrent à Spiritours.

 

Gérard Marier

 

N.B : Du 25 août au 16 septembre 2023 (23 jours / 21 nuits), nous offrons un pèlerinage à Compostelle – Chemin Classique accompagné par Marilyne Arpin «Marcher avec son Dieu».

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