L’histoire de Spiritours, comment notre fondatrice a trouvé sa mission de vie?

Spiritours, un voyagiste spécialisé dans les voyages de ressourcement, a été fondé en septembre 2003 par Anne Godbout, une femme déterminée, passionnée et dynamique qui a cru en ses rêves et qui a osé se lancer dans un marché de niche plutôt risqué au Québec à l’époque, le tourisme spirituel et religieux. Elle a débuté sa carrière en tourisme chez un voyagiste spécialisé dans les voyages éducatifs en 1992, elle a aussi été animatrice de pastorale jeunesse en paroisse. En l’an 2000 elle a vécu une conversion suivie d’un voyage qui l’a transformé et qui lui a révélé sa mission de vie. Elle nous raconte son récit:

La révélation de la mission de vie

En l’an 2000 j’étais à un grand carrefour de ma vie et j’ai fait un voyage qui a profondément transformé mon existence. J’étais partie avec le livre À Chacun sa Mission de Jean Monbourquette, je faisais les exercices proposés dans ce livre tous les matins, souvent en plein-air pour profiter en même temps de la beauté de la nature. Un matin sur une plage au Vietnam j’ai fait un exercice de visualisation, après une méditation pour bien s’intérioriser, il fallait se projeter dans 5 ans, et alors la vision de Spiritours s’est révélée à moi. Cette vision était le mariage de mes deux grandes passions: la spiritualité et les voyages. En fait je me suis vu en train d’accompagner des petits groupes dans des voyages de transformation personnelle et mon être tout entier a dit OUI à cette vision. Je réalisais aussi que le voyage que j’étais en train de vivre ouvrait mes yeux, mon cœur et mon esprit à de nouveaux horizons du monde et de mon monde intérieur et j’avais le goût de partager cette expérience avec d’autres.

A mon retour, je ne savais pas comment m’y prendre et j’avais mis tout cela en veilleuse. Je travaillais depuis plusieurs années chez Voyages Tour Étudiant à Lévis et m’étais vu offert un poste intéressant chez un grossiste à Montréal. J’en ai parlé à mon patron, qui a eu l’inspiration de me demander où je me voyais dans 5 ans, c’est alors que je lui ai partagé mon rêve. Il m’a dit que j’avais un beau projet et qu’il m’aiderait à le réaliser si je restais avec eux. Il m’a fallu tout de même deux à trois ans pour mûrir ce projet et assimiler ce que moi-même j’avais vécu et qui a servi de pierre angulaire. En septembre 2002, le besoin de partir m’habitais encore depuis un certain temps, mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi. J’ai décidé de prendre une année sabbatique pour faire le tour du monde.

La découverte d’une économie solidaire

«Je la conduirai au désert et je la séduirai.»

Quelques mois avant mon départ, j’ai fait la connaissance de quelques membres du mouvement des Focolari. Leur spiritualité, axée sur l’unité, m’interpellait vivement. Je voulais en faire l’expérience! Dès lors, le but de mon voyage changea radicalement : plutôt que faire du tourisme, je voulais approfondir cette spiritualité et ma relation avec Dieu.

J’ai séjourné quelques semaines dans un des petits villages du Mouvement, au Kenya. L’accueil et l’amour fraternel extraordinaires qui y règnent m’ont profondément émue, souvent jusqu’aux larmes. Là, j’ai découvert d’une façon nouvelle l’amour immense de Dieu pour moi et j’y ai reçu une grâce spéciale : celle de désirer lui donner la première place dans ma vie. Mon « oui » lui a permis de faire éclater sa lumière dans les parties les plus sombres et les plus blessées de mon être. Éloignée de mon milieu, par conséquent détachée de tous mes rôles, de mes fausses identités, des attentes des autres sur moi, de mes nombreuses occupations et préoccupations, j’étais entièrement disponible à entendre cet appel et à lui laisser la place. Mes frères et mes sœurs de l’Afrique me donnaient tellement d’amour, j’avais l’impression de vivre au paradis. J’ai pensé: «Dieu se serait-il servi de ma passion des voyages pour me rencontrer?»

Savane au Kenya

C’est dans cette communauté que j’ai entendu parler pour la première fois de l’économie de communion, un réseau international d’économie solidaire, un nouveau modèle économique qui place l’être humain au centre de ses priorités au lieu du profit. Les entreprises qui adhèrent à ce modèle partagent leurs profits en trois parts : la première pour venir en aide aux démunis, la seconde pour éduquer à «la culture du don» et la dernière pour développer l’entreprise. L’idée de l’économie de communion a été lancée par Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, en 1991, pour diminuer le fossé séparant riches et pauvres. Cette façon d’être en affaires me semblait une aide concrète aux démunis et un moyen de mettre mes talents à leur service. Dès mon retour au Québec, j’ai choisi de me lancer dans cette direction, je venais de trouver le terreau dans lequel enraciner mon rêve d’entreprise.

Mon patron de l’époque a tenu parole. Nous avons signé une entente d’affiliation. J’ai démarré Spiritours doucement en continuant de travailler pour eux à temps partiel. À la fin de l’année 2007 je me sentais prête à voler de mes propres ailes et suis devenue propriétaire de Spiritours, l’entente prévoyait cette éventualité, et nous sommes toujours restés en très bon terme et avons continué à collaborer à l’occasion.

Les premiers pas vers la création d’une entreprise

«Premiers temps marqués par la providence»

Dans l’économie de communion, on laisse à Dieu la possibilité d’intervenir. Souvent, lorsqu’on agit à contre-courant, ce que le monde des affaires déconseille fortement, Il intervient sous la forme d’une chance à saisir, d’un contrat inespéré, d’une idée de produit à succès. Autant d’encouragements pour moi à continuer sur cette voie et à Lui remettre tout sans cesse.

Dans les débuts, j’avais fait imprimer quelques 1000 dépliants pour annoncer nos premiers voyages. Je pensais que cela suffirait pour faire sonner le téléphone… Quelle illusion! J’avais inscrit à mon agenda pour une certaine soirée: «conférence: La route des abbayes d’Europe». Le soir venu, j’étais fatiguée, je n’avais plus envie d’y aller. Pourtant, une petite voix intérieure m’assaillait. Docilement, j’ai fait un petit effort. Non seulement ce fut l’une des plus belles conférences que j’aie entendue, mais le parcours du conférencier me touchait tant que, peu après, je l’ai recruté comme accompagnateur pour Spiritours! Il a créé le circuit La Route des monastères de France que Spiritours offrait dans ses premières années. Ce même soir, le fondateur du Réseau Vox Populi, qui organisait cette conférence, m’a offert d’inclure le dépliant publicitaire de mon entreprise naissante dans son publipostage! Dès lors, le téléphone s’est enfin mis à sonner et nous avons eu nos premières inscriptions.

Un an plus tard, une dizaine de diocèses de la province du Québec, dont le diocèse de Montréal, m’ont confié l’organisation des Journées Mondiales de la Jeunesse à Cologne. J’étais débordée avec mon emploi à temps partiel pour l’autre agence et le contrat des JMJ, je travaillais nuit et jour. Un jour, une jeune femme me contacta à la suite de la lecture d’un article paru dans un magazine catholique sur moi et sur Spiritours. Elle me proposait ses services, je lui ai dit qu’elle pouvait m’envoyer son C.V., mais qu’il n’y avait pas d’ouverture. Devant son insistance, je lui ai avoué que j’étais seule et que je ne pouvais même pas me verser un salaire. Elle m’a offert de travailler bénévolement. À première vue c’était une belle offre, mais j’ai raisonné que je devais la former puisqu’elle n’avait aucune expérience dans le domaine et si elle ne gagnait rien, je risquais qu’elle s’en aille à la première occasion pour accepter un autre emploi avec rémunération. Je lui ai donc dit de m’envoyer son C.V. et que j’allais y réfléchir.

Cologne en Allemagne

Elle a insisté pour venir me le porter en personne, même si je ne pouvais pas la rencontrer. Lorsqu’elle s’est présentée, une petite voix intérieure m’a invitée à prendre le temps de l’accueillir. Je l’ai écoutée et l’idée m’est venue de lui demander si elle aimerait participer aux JMJ. Elle m’a dit qu’elle aimerait bien, mais qu’elle n’avait pas les moyens financiers nécessaires, alors je lui ai proposé un contrat échange; les heures qu’elle travaillerait serviraient à payer son voyage. Elle fut enchantée de l’offre et son aide me fut d’un grand secours. Nous avons géré plus de 950 inscriptions. Cet important contrat m’a permis de rembourser quelques dettes et de partager enfin une partie des bénéfices pour l’économie de communion. Par la suite j’ai pu engager cette personne et lui offrir un salaire. Ce petit ange envoyé du Ciel portait le nom de famille : Paradis.

Dieu a toujours mis les bonnes personnes sur ma route aux bons moments. Il y a aussi une volontaire du mouvement des Focolari, qui fut une de mes premières collaboratrices, motivée par son désir de contribuer à l’économie de communion, elle a développé et accompagné quelques circuits dont le Lac Bouchette et l’Egypte et elle nous a beaucoup aidé au bureau les premières années.

La mission de Spiritours

«Ma vocation, c’est l’amour!»

La mission de Spiritours est de permettre à des individus de s’arrêter, de faire le point et de se ressourcer. Nos voyages sont un lieu d’accueil pour tous, peu importe leurs croyances religieuses. Ce sont d’abord des voyages spirituels, non pas religieux.

Ma mission est de partager ce feu qui brûle en moi, l’amour de Dieu qui me fait danser et chanter de joie. Je sens l’appel d’apporter ce feu dans les périphéries. Notre clientèle se compose en grande partie de personnes âgées entre 40 et 80 ans qui ont parfois du mal à nommer ce qu’elles cherchent au cœur d’elles-mêmes, ou qui restent marquées par de mauvais souvenirs d’Église. Quelques clients m’ont témoigné qu’ils ont vécu une guérison intérieure ou une réconciliation avec l’Église grâce à leur rencontre avec des communautés vivantes lors d’un séjour avec nous. Je vois là un signe véritable que Dieu est à l’œuvre, car Lui seul peut opérer de tels miracles.

J‘attribue mon expérience de transformation à la combinaison de plusieurs éléments : le fait de m’être retirée de mes activités habituelles, d’être dans un autre pays qui m’a fait perdre mes repères, la rencontre d’êtres exceptionnels, la lecture et les exercices de croissance psycho-spirituelle, ma disponibilité aux synchronicités de la vie et mon ouverture d’esprit. Ce sont ces éléments que j’ai cherché à reproduire dans nos voyages. Aussi, le contact avec la nature tient une place importante. L’émerveillement, cet état de grâce, nous élève l’âme. Voilà pourquoi à mes yeux le voyage ouvre une porte sublime pour une vraie rencontre avec soi, avec l’autre et avec plus grand que soi.

Nos circuits constituent une expérience qui permet aux globe-trotters de l’âme d’effectuer des changements significatifs et durables dans leur vie. C’est aussi voyager l’esprit et le cœur ouverts, tout en prenant du temps pour mener une réflexion personnelle. Nos voyages transformationnels sont une façon exclusive de découvrir le monde en allant au-delà de la carte-postale. Spiritours invite les voyageurs à des expériences uniques et inédites tout en donnant un sens à leur séjour. Nous leur offrons l’opportunité d’approfondir leur spiritualité et de développer leurs ressources, habiletés et talents afin de déployer tout leur potentiel. Nous créons des révolutions intérieures indispensables à l’émergence de ce qu’ils sont de plus grands.

2 réponses

  1. C’est une merveilleuse initiative une fois encore. Merveilleux souvenirs et invitation à l’engagement personnel envers soi, envers les autres et plus grand que Soi. La présentation de Anne est adéquate et le texte de Nicole Dumont m’inspire au point de partager son passage sur la culpabilité à un jeune prêtre qui peut en avoir besoin.

  2. Tres bel article. Merci Anne de nous partager le parcours fait pour trouver ta mission. Quelle aventure! Ton parcours donne envie certainement à de nombreuses autres personnes de chercher et trouver leur propre mission dans la vie. C’est beau de penser que la mission de Spiritours est justement de faire découvrir à chacunE sa mission ou en temps de pandémie ce la redeécouvrir ou ajuster. Merci merci !

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