Tous pèlerins par nature!

pèlerins marchent sur le chemin de compostelle

Dans cet article, l’abbé Steve Lemay nous parle de sa vision du pèlerin et du sens du pèlerinage.

 

Les premiers pas d’un enfant restent gravés dans la mémoire des personnes qui en ont été témoins et ils constituent un événement marquant des débuts de la vie, au même titre que les premiers mots prononcés. Il s’agit pourtant d’une suite de mouvements qui deviendront rapidement aussi banals que répétitifs; pourquoi prennent-ils autant d’importance au départ? La réponse se trouve dans la forte charge symbolique que revêt cette activité dans différentes sphères de l’existence humaine.

 

Marcher, chacun le sait, permet de passer d’un endroit à un autre, d’aller ailleurs. En ce sens, nous référons à la capacité motrice de notre corps dont nous avons cherché à prolonger ou à remplacer les mouvements pour aller plus loin, plus vite… Ce goût de l’ailleurs et la volonté manifeste de s’y rendre ne se limitent toutefois pas aux aspects physiques ou géographiques, nous le retrouvons dans les domaines psychiques, psychologiques et spirituels où ils s’expriment en termes de dépassement, d’accomplissement, de libération des limites, de recherche de plénitude!

 

Dès lors, le chemin poussiéreux, rocailleux ou plat, sinueux ou droit, devient une réalité intérieure, tout en traduisant toujours cette conscience de l’itinérance si propre à l’existence humaine. Marcher pour découvrir, rencontrer et advenir, un pas à la fois…

 

Tout cela implique également de laisser, de renoncer, d’abandonner, de se fatiguer, de déployer des efforts, de perdre pour gagner, parce que marcher comporte aussi le risque de tomber, de s’égarer, ne serait-ce que momentanément. S’exposer à une certaine vulnérabilité afin de s’affermir dans l’être, parcourir pour se conquérir soi-même. Nous voici à un pas du sens profond du pèlerinage!

 

Ce que nous venons d’évoquer au sujet de la marche en tant qu’expérience humaine fondamentale, l’héritage biblique l’approfondit et l’enrichit en le présentant comme une occasion de rencontrer non seulement les autres, mais le Tout Autre. En quittant son pays, sa parenté et la maison de son père, Abram s’est ouvert à la promesse d’une descendance nombreuse, un peuple de croyants. C’est en marchant dans le désert que le Peuple de Dieu a approfondi le sens de son appel, en empruntant le chemin exigeant de la liberté dans la foi et l’espérance.

 

Les prophètes, investis de la mission d’exhorter le peuple à vivre un retournement intérieur, ont vécu dans la précarité de l’itinérance pour favoriser la découverte du chemin intérieur de la conversion. L’Évangile accélère le pas en nous présentant le Christ sans cesse en déplacement, multipliant les rencontres pendant lesquelles il libérera, pardonnera et guérira, toujours en montrant le visage du Père à qui le cherchait.

 

C’est chemin faisant que saint Paul, l’Apôtre des nations, a rencontré le Ressuscité et qu’il a compris qu’il faisait fausse route en persécutant les chrétiens! Son expérience le portera à parcourir terre et mer pour annoncer la Bonne Nouvelle et inciter d’autres disciples à marcher à la suite du Christ vers le Royaume de Dieu.

 

Au fil des siècles, nombreux sont les croyants qui se sont mis physiquement en route afin d’emprunter un chemin intérieur de conversion, qui ont quitté momentanément ou pour toujours leur pays afin d’approfondir leur citoyenneté divine et la fraternité nouvelle qui en découle.

 

Encore aujourd’hui, les routes menant à St-Jacques-de-Compostelle, Fatima, Lourdes et vers de nombreux autres lieux sacrés dispersés à travers le monde, sont empruntées par des personnes en quête de sens. Les témoignages abondent: les pas des pèlerins ne laissent pas que des traces sur le sol, ils marquent également le cœur, favorisant ainsi le tracé d’un sentier sur lequel notre désir rencontre de plus en plus facilement celui de Dieu.

 

Pèlerins, nous le sommes tous par nature! Nous avons cependant tendance à l’oublier parce que nous ne voyons pas toujours clairement l’horizon vers lequel nous avançons. Il importe de nous donner des temps, des espaces de rupture avec un quotidien désorientant qui nous laisse le sentiment désagréable d’aller nulle part.

 

Pour cela, il faut parfois partir vers ailleurs, sans exclure de suivre ceux qui ont partagé nos quêtes avant nous. Il suffit pour cela d’un pas, d’un premier pas annonciateur de promesses. Et si c’était chaque jour celui de notre premier pas?

 

Par l’abbé Steve Lemay, prêtre

 

N.B : L’abbé Steve Lemay accompagnera un groupe de pèlerins au Portugal, Espagne et Lourdes «Sur la route des grands sanctuaires» du 4 au 18 octobre 2023 (15 jours / 13 nuits).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

N’oubliez pas vos achats! / Don't forget your shopping!

Avant de partir, n’oubliez pas de vérifier votre panier d’achats, réserver le voyage de ressourcement de vos rêves aujourd’hui avant qu’il n’y ait plus de place. / Before you leave, don't forget to check your shopping cart, book your dream retreat today before it sells out.